Emilien est arrivé aux Jardins début Janvier 2023. Il a très vite pris ses marques et est devenu notre indispensable
Je suis Emilien Taton, marié, 3 enfants et je travaille aux Jardins de Cocagne de Mâcon depuis le 2 janvier 2023.
C’est ma deuxième expérience en maraîchage puisque je viens de passer 3 ans dans une ferme diversifiée. Je suis donc maraîcher-encadrant aux Jardins et je m’occupe plus particulièrement des semis, c’est à dire les plants que nous proposons aux professionnels et aux adhérents, et, bien sûr, j’aide mes autres collègues, dans la serre ou le plein champ ainsi que dans la salle à paniers. Je suis encore en phase de découverte mais l’objectif, c’est que les 4 maraîchers travaillent ensemble et s’aident en fonction des besoins.
Pour les semis, la grosse période démarre mi-février et se poursuit jusqu’en juin. Le marché aux plants qui s’est déroulé fin avril est pour moi une grande découverte pour cette 1ère année mais j’ai eu le soutien de tous mes collègues.
Ma formation initiale, c’est dessinateur industriel. Il y a quelques années, j’ai eu envie de prendre l’air et d’être dans un métier plus concret où je pouvais produire des choses moi-même. J’ai toujours eu cette envie dans la tête, d’autant que mon père était lui-même maraîcher, en conventionnel, et s’il n’avait pas arrêté son activité, j’aurai probablement voulu travailler avec lui en faisant évoluer l’exploitation vers le bio. Finalement, c’est ma femme qui m’a fait évoluer et m’a amené à me lancer. Pendant 3 ans, j’ai travaillé dans une ferme diversifiée, avec un pôle maraîchage où j’étais autonome, des vaches à viande, des poules pondeuses, du porc. On faisait aussi de la farine. En venant aux Jardins, c’est l’occasion pour moi de continuer à apprendre des choses, de voir d’autres pratiques.
J’ai choisi les Jardins, d’abord parce qu’il y avait une opportunité de poste à plein temps et en agriculture biologique. Et il y a aussi ce côté formation que j’apprécie beaucoup car il me permet de transmettre ce que j’apprends aux salariés en insertion. Un des avantages des Jardins, c’est aussi d’avoir un peu de temps pour soi et pour sa famille puisqu’on est 4 personnes pour s’occuper de l’exploitation.
Pendant mes 3 années d’expérience, j’ai encadré des saisonniers et des stagiaires, ce qui m’a beaucoup enrichi et m’est très utile aujourd’hui aux Jardins avec les salariés en insertion.
Ce qui m’a le plus surpris, c’est la diversité des profils que l’on rencontre chez les salariés en insertion. Il y a une réelle bienveillance entre eux, même si, comme dans tous les groupes humains, il y a des moments plus tendus. Bien que la plupart ne deviendront pas maraîchers, le travail se fait avec enthousiasme. J’essaye de faire en sorte que les choses soient claires et formalisées et j’essaye de mettre cela en place parce que c’est utile pour tout le monde, même si, je ne suis encore que très neuf aux Jardins et que la grosse saison n’est pas encore arrivée.
Ma première expérience en tant que maraicher s’est déroulée dans l’Ain et aux Jardins, la nature du sol est une grande découverte pour moi car elle est très différente de ce que j’ai connu auparavant. Cela joue beaucoup sur la manière de travailler le sol, le besoin en arrosage ou l’accessibilité car le sol va beaucoup garder l’eau, ce qui peut être bien à certaines périodes et plus compliqué à d’autres ainsi que pour certaines cultures. Dans l’Ain, le sol était sablonneux et l’eau s’infiltrait et disparaissait rapidement. Ici, le sol est beaucoup plus lourd et devient gras pendant plusieurs jours en période de pluie. La conséquence, c’est qu’il faut, par exemple, anticiper pour ne pas se retrouver dans l’impossibilité de travailler ses planches au moment de repiquer les semis.
Il n’y a pas qu’un seul maraîchage. C’est beaucoup l’expérience et la pratique qui font notre métier. Il y a dans le maraîchage beaucoup de façons différentes de travailler le sol et les légumes et cela influe beaucoup sur notre journée et les tâches que l’on doit faire. C’est toujours un plaisir de découvrir tout cela et d’en faire profiter les salariés en insertion.
Pour finir, une touche plus personnelle, dans mes temps de loisirs, je suis musicien, saxophoniste, dans une harmonie et un groupe amateur et je suis aussi un grand coureur de chemins avec mon chien.
Un dernier mot : un grand merci aux bénévoles « Travaux » qui viennent chaque semaine nous apporter une aide précieuse pour toutes les petites choses à faire, comme la nouvelle salle à paniers. Tous ces travaux, nous ne pourrions pas les faire nous-mêmes, faute de temps. Heureusement qu’ils sont là pour nous permettre de faire d’autres tâches. Vraiment, un grand merci à eux !