Je suis aux Jardins depuis un an. Je suis cubaine et je suis arrivée en France en 2012. De tous les emplois que j’ai eu, c’est ici, aux Jardins où je me suis retrouvée, parce que l’ambiance est conviviale, il y a le mélange de différents pays. Il y a tout, des français, des cubains, des argentins, des marocains, … Tout ça me rappelle ma culture. J’aime bien travailler la terre aussi, ça me rappelle là-bas.
Travailler aux Jardins m’apporte beaucoup de choses, le moral, l’envie d’avancer, on nous encourage beaucoup à faire le métier que nous voulons faire plus tard, on a la possibilité de partir en stage, de travailler en remplacement. Mon projet personnel, c’est de travail dans les structure Maisons de Retraite. J’ai déjà fait des stages en maison de retraite et en tant qu’employée à domicile. J’ai aussi eu la possibilité de faire des remplacements à l’hôpital en tant qu’agent hospitalier. Et ça s’est bien passé. Le projet, c’est de partir avec des formations et du travail. On est très bien guidé sur le chemin pour l’avenir.
Avec les Jardins de Cocagne, je fais la préparation du code de la route avec LUTILEA, J’ai appris pas mal de panneaux, je n’ai jamais conduit de ma vie, c’est difficile, mes notes ne sont pas les meilleures, mais ne sont pas les pires, non plus. J’apprends beaucoup de choses ici, par rapport à la difficulté que j’ai par rapport à la langue française. Avec les autres collègues aussi, on a tous les mercredis après-midi des bénévoles très gentils, qui viennent nous apprendre le français, et l’informatique. Il y a pas mal de possibilités que nous découvrons. Je me sens bien ici, on s’entend bien avec les collègues les uns les autres, ça se passe bien.
Ici, je suis comme si j’étais à Cuba, je me sens bien, il y a du dynamisme. Bon, c’est 2 ans maximum. Pendant ces 2 ans, ils essayent que nous ne partions pas sans rien, une formation ou un travail, quelque chose, pas sans rien. Je trouve cela très très bien de la part du côté administratif. Je suis contente. Je pense repartir d’ici avec quelque chose parce que déjà j’ai fait un remplacement à l’hôpital et deux stages à domicile et tout s’est très bien passé.
Je voudrai travailler dans une structure, travailler avec des personnes. J’ai déjà travaillé, j’ai l’expérience, …Comme je suis trop gentille avec les gens, il faut que j’apprenne à garder un peu plus de distance professionnelle, mais sinon, ça va. C’est pour cela que j’aime bien ce travail, je me sens utile, de pouvoir les aider.
La difficulté, c’est mon accent surtout, nous parlons très vite dans mon pays à Cuba. Le conseil en France, c’est qu’il faut articuler, il faut parler doucement, je n’ai pas l’habitude d’articuler, l’articulation, c’est important, mais bon, petit à petit, j’apprends. Les bénévoles qui travaillent ici sont là pour nous aider. Le mercredi, j’apprends la conjugaison, tous les verbes, l’écriture, la lecture, je me débrouille pas mal en écriture, en lecture, et j’essaye de me faire comprendre.
Le travail d’équipe, c’est important, il faut bien organiser l’équipe dans les champs, dans la récolte, mais ça se passe très bien. Le matin, le patron il distribue le personnel aux endroits où nous devons aller, et ensuite, chaque équipe fait sa partie. Et ça aussi, ça change parce que nous ne sommes pas tout le temps dans le même poste. Une personne qui a fait la récolte, demain peut-être elle sera dans la serre ou à semer, pour que chacun fasse un peu de tout. Finalement on passe par tous les postes.
Ça me plait tellement, ça a changé ma vie, quand je partirai, j’emmènerai un joli souvenir du travail que j’ai fait aux Jardins de cocagne, de mon expérience, de travailler la terre, j’aime bien. Ça a changé ma vie parce que c’est un endroit où je me suis retrouvé moi-même, un endroit communicatif, j’en avais besoin, tout simplement. Je voulais changer un peu, changer de culture. Retrouver, je ne sais pas comment le dire en français, un poco de agitación, de dinamismo, de sonrisa, (un peu d’animation, de dynamisme, de sourire).
Note : le texte de l’entretien a été légèrement adapté pour faciliter la lecture, notamment en adaptant le français
Doralis, une salariée en insertion