Je suis en reconversion professionnelle, et après des petites expériences à droite et à gauche, chez divers maraichers de la région, j’ai eu l’opportunité de rentrer aux Jardins de Cocagne.

 

Je suis salarié comme les autres salariés en insertion mais j’ai un statut un peu particulier, car je suis aide-encadrant maraicher. Mon objectif, c’est de m’installer comme maraicher dans mon exploitation ou de travailler comme maraicher dans un autre Jardin du réseau des 110 Jardins de Cocagne.

 

Grâce aux Jardins de Cocagne, je peux faire une saison complète de maraichage pour acquérir des connaissances, m’aguerrir. C’est important de faire une saison complète par rapport au travail saisonnier et la vision parcellaire qu’on a en ne travaillant sur des missions au printemps, à l’automne, l’été mais jamais sur une saison complète.

 

Je n’avais pas l’habitude d’être encadrant, car dans mon boulot, j’étais seul, j’étais commercial, donc, travailler aux Jardins, ce sont des compétences supplémentaires que je trouve très intéressantes et très enrichissantes parce que j’aime bien travailler en équipe, j’aime bien le contact humain.

 

Si je dois m’installer un jour, je ne vais pas m’installer tout seul, je veux m’installer en association, peut-être même avec d’autres maraichers ou des agriculteurs, ou d’autres personne qui font des activités liées à la terre : des apiculteurs, des paysans-boulanger, … Mon but serait donc de rentrer dans une structure ou de créer une structure.

 

Aux Jardins, j’ai pu faire un bilan de compétences complet, et ça m’a permis de voir que cette opportunité d’aller vers l’encadrement me correspondait, donc c’est positif du point de vue insertion. Du point de vue maraichage, le fait d’être présent sur le terrain tout le temps, de pouvoir participer à certaines décisions, à l’organisation, à la gestion des équipes, à la gestion du travail, à la gestion des priorités, ça me conforte dans l’idée d’aller dans ce métier.

 

Le maraîchage, c’est un outil pour remotiver les gens pour le travail, pour l’envie de travailler, même si la plupart des gens ne souhaitent pas devenir maraicher comme moi. Quand on est employé, ou qu’on travaille pour son propre compte, il faut se lever le matin, arriver à l’heure au boulot, être attentif aux consignes, les appliquer le mieux possible, et comme on travaille en équipe, apprendre, réapprendre ou essayer d’améliorer ses relations avec les autres.

 

J’ai un stage à faire où je vais intégrer un domaine où ils sont plusieurs associés. Il y a du maraichage, de l’élevage, il y a de la fabrication de produits laitiers, il y a des céréales aussi. Je dois aller voir cette structure pour mieux connaître le niveau organisation du travail, relation humaine entre les associés.

 

J’aimerai bien aussi aller voir une autre structure des Jardins de Cocagne pour voir la fonction d’encadrant, cela me permettra de voir autre chose et comment cela se passe ailleurs et voir ce qui me correspond le mieux.

 

Pour un salarié en insertion, pour que cela se passe bien, c’est comme dans tout métier, il faut s’intéresser à ce qu’on fait, ne pas hésiter à poser des questions. Comme on est sur des équipes assez grandes de 25, 30 personnes, il ne faut pas hésiter à poser des questions aux encadrants, parce que si on fait quelque chose et qu’on ne comprend pas pourquoi on le fait, c’est un peu frustrant. C’est démotivant. Comme c’est un métier assez spécifique, que peu de personnes connaissent, il ne faut pas hésiter à poser des questions. Comme dans tout métier, quand on sait ce qu’on fait et qu’on s’y intéresse, même si on ne l’aime pas au départ, surtout que le maraichage, c’est très physique, il y a moyen de s’épanouir, et en faisant bien sa démarche d’insertion, de recherche d’emploi, trouver une formation qui nous correspond, on fait tout pour que le passage dans les Jardin soit un succès pour la personne.