Joëlle, notre assistante comptable et administrative part à la retraite au début du mois de Juillet 2018. Elle partage avec nous son histoire des Jardins.

Quel était votre travail aux Jardins de Cocagne de Mâcon ?

Je suis assistante comptable et administrative. Au début, je travaillais plutôt sur les sujets comptables et, progressivement, j’ai apporté mon soutien à toute l’équipe. Comme il y a beaucoup de travail au niveau de tous les postes, certaines tâches ne peuvent pas attendre pour être traitées, c’est pourquoi, j’interviens sur de nombreux sujets différents pour décharger mes collègues.

Je suis arrivée aux Jardins en 2013. Au départ, je ne devais rester que 2 années  et finalement je suis restée 5 ans.  Ce qui m’a permis de rester en activité jusqu’à un mois de ma retraie puisque je partirai le 4 juillet prochain.

Qu’est-ce que vous recherchiez aux Jardins ?

Avant de venir aux Jardins, je travaillais en tant que secrétaire – aide comptable dans une PME où je suis restée pendant 33 ans. Au départ, c’était une entreprise familiale qui a beaucoup évoluée pour devenir une PME avec 3 agences.  La pression sur le rendement avait pris vraiment beaucoup  d’importance et j’avoue que je saturais un peu par rapport à ça. Quand j’ai été licenciée, suite au rachat de l’entreprise, je me suis dit que c’était le moment de changer de domaine, j’ai souhaité retrouver du travail dans le milieu associatif, pour pouvoir aider les autres.

C’est comme cela que je suis arrivée aux Jardins de Cocagne, cela correspondait bien à ce que je recherchais : aider les gens par le biais de l’insertion. J’étais déjà sensibilisée au Bio car je suis issue de la campagne et j’ai toujours eu des légumes du jardin, alors, c’était vraiment l’insertion qui m’a motivée.

 

Avez-vous un souvenir particulier que vous voudriez partager avec les adhérents ?

Je me souviens que, dès le début, j’ai fait de belles rencontres, notamment avec des salariées en insertion des Jardins.

C’étaient des personnes qui étaient vraiment dans les difficultés, on pourrait même dire dans la galère. Des filles qui élevaient toutes seules leurs enfants, par exemple et qui ’avaient pas de travail fixe.

Les Jardins de Cocagne, c’est une belle association au service des autres. Les gens valent la peine qu’on les aide. Et quand je rencontre, comme récemment, une ancienne salariée, qui a retrouvé du travail, et qui est bien dans sa peau, cela fait plaisir. Je vois aussi souvent dans une grande distribution locale un salarié qui y est agent d’entretien. Là on se dit qu’on est utile, même si je n’y contribue pas directement, cela fait quand même partie du travail de toute l’équipe, que d’aider ces salariés à rentrer dans la vie active. On se dit que tout ce travail n’a pas servi à rien.

On ne se rend pas toujours compte dans quelles difficultés peuvent se retrouver certaines personnes. Travailler à accompagner des gens vers l’emploi nous permet aussi d’apprécier un peu plus la chance qu’on a soi-même, ne serait-ce que d’avoir du travail.

Quel message vous voudriez transmettre aux Jardins au moment de partir ?

Les Jardins, quand on y rentre, on y revient. On n’oublie pas, ni les gens, ni le lieu. Il y a une âme aux Jardins. C’est une famille. Aider les autres, c’est vraiment important.

Une chose qui m’a frappée aux Jardins, c’est l’implication des bénévoles. On ne s’en rend pas forcément compte de l’extérieur, mais il y a beaucoup de travail et être bénévole c’est beaucoup de travail. Ils font un énorme boulot, ils sont vraiment impliqués. Je ne pensais pas qu’une association comme les Jardins demandait autant de travail de la part des bénévoles. C’est une bonne équipe.

D’ailleurs, je pense que nous formons une bonne équipe avec mes collègues, on s’entend très bien. Je m’y sentais vraiment bien.

Pouvez-vous nous dire quelque chose de votre vie après ces années aux Jardins ?

Oui, je vais partir à la retraite début août. J’ai une vie assez active à titre personnel, je m’occupe d’une association sportive au niveau administratif et intendance .Mais, ce qui va être différent, c’est de ne plus avoir un travail. Quand on a un travail, on a un but. Après, évidemment j’aurai aussi un but, mais ce sera différent. Je vais m’occuper de ma maman qui est âgée et demande beaucoup d’attention, de mon association, mais je sais que je reviendrai aux Jardins.