De la graine au panier de légumes que vous avez chaque semaine, il y a un long chemin de travail, d’efforts d’adaptation à la terre et au temps, couronné de bonnes surprises et de déceptions selon les années qui, parfois, engendrent un peu de mécontentement de votre part. Nous avons discuté avec Jean-François, chef des cultures des Jardins de Cocagne :

Nous cultivons sur 6 hectares et 70 ares de serres qui permettent de mieux maîtriser la pousse des légumes qui arrivent à maturité plus tôt dans la saison. La qualité de la terre et le temps sont 2 éléments imprescriptibles et conditionnent le travail. Notre terre est limoneuse en surface (environ 30/40cm) et argileuse en dessous. Lorsqu’il pleut trop abondamment, l’eau stagne sur la surface argileuse, ce qui est parfois handicapant pour la bonne pousse des légumes.

La culture biologique est également un facteur déterminant. Aucun apport chimique, engrais, pesticides ou fongicides n’est fait et vous garantit une grande qualité de légumes en termes de santé et de goût. Mais parfois, le légume de nos paniers ne répond pas aux standards que la grande distribution a imposé aux agriculteurs tout en formatant le regard du consommateur : » Le légume doit être d’un beau calibre, parfait, sans défaut »… En bio, tout est plus compliqué quand on ne traite pas !

Il est parfois très difficile de lutter contre certains ravageurs comme, par exemple, la mouche de la carotte. L’an passé, du fait du printemps pluvieux et de la grande chaleur d’été, nos carottes ont été bien attaquées. Les mouches ont pondu et des petits vers ont envahi les carottes par endroit. Mais aux Jardins de Cocagne, nous compensons systématiquement ces défauts en rajoutant plus de légumes dans le panier de façon à ce que nos abonnés ne soient pas perdants. Il y a plus d’épluchures mais nous mettons plus de carotte par exemple.

Cette année, nous allons associer les semis de poireaux et de carottes car la mouche de la carotte n’aime pas le poireau et vice et versa. Nous allons également mettre des voiles pour protéger certaines cultures mais c’est un budget très important : 1200 € pour un voile de 2000 m2 et cela ne garantit pas complètement des attaques.

Pour ce printemps, nous constatons que la terre est déjà sèche en surface. Pour les radis semés dernièrement, il faut déjà arroser. Tout est une question de dosage, trop d’eau le radis noircit, pas assez d’eau, il est creux ou piquant. Si le radis vient de la serre, le bouquet de feuille est plus important que celui de plein champ car les variations de température en extérieur sont plus importantes et plus fraîches. A chaque récolte, ses surprises…