Sandrine travaille aux Jardins depuis plusieurs mois maintenant, elle vous parle de son travail

Faire éclore le potentiel de chacun(e)

Je m’appelle Sandrine. Je suis arrivée aux Jardins une première fois fin septembre 2018 jusqu’en février 2019 pour travailler avec Véronique Gosset pendant sa maladie, puis à la fin du mois d’avril 2019 de façon pérenne.

De formation, j’ai un DUT de carrière sociale. A l’origine, je ne me destinais pas du tout à travailler dans l’insertion sociale et professionnelle, je souhaitais devenir animatrice socio-culturelle dans un théâtre et ainsi concevoir des projets afin de créer du lien social autour de la culture.

Et puis, mes choix de vie personnelle m’ont conduit à Mâcon, où j’ai rapidement travaillé comme formatrice puis coordinatrice insertion au sein d’un organisme de formation, l’AEFTI-EF71 (Association d’Enseignement et de Formation des Travailleurs Immigrés et leurs Familles) pendant 15 ans.

Mon métier d’Accompagnatrice Socio-Professionnelle est complexe à expliquer. Au sein du Réseau Cocagne, on se définit comme « le couteau suisse » de l’insertion, et ce n’est pas une mauvaise image. Mon métier, c’est d’être dans l’écoute pour accompagner les personnes vers l’autonomie, mais c’est aussi d’être dans l’action pour permettre aux jardinier(e)s de devenir acteurs de leur parcours.

Je fais beaucoup de conseil et d’écoute afin de permettre aux personnes d’aller chercher leur potentiel. C’est le cœur de notre métier. Cela demande beaucoup de polyvalence, à la fois sur le volet social et professionnel. Quand on travaille dans ce domaine, il n’y a pas un jour qui ressemble à un autre, il n’y a pas une personne qui ressemble à une autre, il n’y a pas un accompagnement qui ressemble à un autre. Ce qui est essentiel, c’est que chaque personne adhère à la démarche d’accompagnement.

Un des éléments complexe dans l’accompagnement, c’est la question du rythme. Il faut du temps pour établir une relation de confiance avec la personne accompagnée. Il peut s’écouler des mois avant de pouvoir aborder des problématiques comme l’addiction, les violences conjugales, les difficultés financières… et par la suite mobiliser des partenaires pour lever les freins aux difficultés rencontrées.

Lorsque j’évoque le « couteau suisse », cela signifie considérer les personnes dans leur globalité. Elles  ne peuvent pas construire un projet de retour vers l’emploi sans que soient pris en compte leurs désirs personnels et les difficultés sociales qui vont rendre fragile leur parcours d’insertion. Je ne résous pas tous les problèmes, j’’écoute, j’entends, je diagnostique, j’évalue les besoins, et, je sollicite les partenaires adéquats pour chaque situation puis je fais le lien… La dimension sociale est essentielle à mon métier et ne peut pas être séparée de la dimension professionnelle.

L’humain est extrêmement important pour moi. Chaque personne a un potentiel. Il y a toujours du positif en chacun(e). C’est en cela que je crois en mon métier. Parfois, les salariés doutent, s’essoufflent dans les démarches ; alors je les motive et leur fais partager mon optimisme. Faire éclore les gens, leur potentiel, leur capacité, ça correspond parfaitement à l’activité des Jardins. Cela se passe en partie dans mon bureau, mais aussi dans les champs et entre les salariés, et c’est tout cela ce qui contribue à ce que ce potentiel arrive à éclore.

Aux Jardins, ce qui me paraît le plus riche, c’est l’organisation, la structuration en interne et la communication au sein de l’équipe. Il y a un vrai sentiment d’appartenance à l’équipe et pour moi c’est important.

Ce qui m’a marqué aux Jardins, c’est la pluralité des tâches et la polyvalence des postes de travail des salariés en insertion. Nous devons travailler à valoriser les compétences développées par les jardinier(e)s auprès des entreprises, des agences d’intérim, des partenaires sociaux et de l’emploi.  

Un de mes objectifs aux Jardins, c’est de mettre en place des actions collectives en direction des salariés en insertion pour dépasser la démarche individuelle. La dimension du groupe, au cours d’une formation ou d’une démarche collective de recherche d’emploi, est toujours beaucoup plus enrichissante que la dimension individuelle. Les deux démarches, individuelle et collective, se complètent.

Comme vous le voyez, j’ai beaucoup d’enthousiasme et d’énergie dans mon travail et avec les gens. Et je l’utilise aussi dans ma vie personnelle puisque je fais du théâtre d’improvisation au sein des A.HUR.I, les Amateurs d’Hurigny de l’Improvisation, depuis un grand nombre d’années. Je me produis régulièrement sur scène avec les Frappadindes (duo de femme improvisatrice).